Il m'a fallu
te rêver dans la lumière, et
retourner dans ma nuit
mon amour gazeux
et épidermique

Tu es à la France
et à elle tu retourneras.

Tes cils au mascara allongés
sur tes yeux qui clignent
me donnent froid aux yeux
Tes jambes allongées
sur les miennes
gainées de bas
me font froid dans le dos
et à ma bite de s’allonger
mon sang qui monte
tes sandales sanglées
et je ne puis que ronger
mes pauvres ongles
sous tes yeux étrangers
Et tu t’éloignes
et tu t’éloignes
et je reste seule dans ma baignoire qui déborde.

J’aime l’idée du sexe
J’aime l’idée de l’Autre
J’ai mauvais goût.

Dieu m’a largué
sur l’autoroute du désespoir
ma nuit n’a pas de bout
et mon voyage est sans histoires.

J’aime les idées du sexe
J’aime les idées de l’Autre
Mais le sexe me répugne
l’Autre me répugne, et Dieu aussi.

Je suis sans l’Autre,
je suis libre.
Je suis dans la merde.

Automnes

Décadence.





Kotidien.

Exorcisme(s)

Tes seins qui indiquent la Mecque
ma verge pointant vers le ciel
nous glissant doucement vers elle
vers cet envers du décors
vers cette religion du vice
ou de bien sombres desseins
nous mènent vers la mort
avec l'amertume de la victoire,
la rage de l'échec.

cette chose qui nous lie,
cette chose qui nous sépare
cette chose qui nous excise
qui nous fuit et s'empare
de nos rêves, de nos corps
jusqu'à ce que (petite) mort
s'ensuive.



Les trains succèdent aux trains
et le train-train de la vie
comme d'encombrants bagages
nous emporte au loin
a l'ombre de nous même
des aurores qui crépitent
et des soleils qui se meurent
les vagues qui nous épuisent
et nous emmènent au large

La foi en l'argent
des cheveux qui ondulent
comme l'horloge vacillante
la caverne des horreurs
le temps nous décime
dans une joie bienveillante
le travail, le travail, le travail
est la religion du pauvre
la prose du bègue
quand, dans la peur, le poème
est devenu blasphème.

Windows on the World

crédit photos: Rim Division