jeudi 28 octobre 2010

Opération "immortalisation".

Vous ne mourrez jamais.
Vous serez belles et jeunes à jamais.
Vous serez fraiches, insolentes, malignes, douces, soumises, joueuses, offertes, heureuses... à jamais.

Vous serez beaux et jeunes a jamais.
Vous serez toujours souverains, vous serez furieux, comblés, pensifs, curieux, joueurs, dévoués, heureux...à jamais.

Vous serez toujours miens et miennes devant l'éternel.
Parce que vous l'avez été,
un instant.
Je vous possède.
A jamais.

lundi 25 octobre 2010

Une commande T.H

La tête encore dans la brume
Et les pieds sous terre enfouis
Je suis ton ombre et je fuis
Ton odeur d’ambre et d’agrume


J’ouvre les yeux et je vois
Ton minou aux abois
Tes bras se tendent et m’agressent
Cherchant une dernière caresse


Je t’entends bailler sous le drap
J’attrape les pigments et je m’apprête
A te peindre, t’empailler puis je m’arrête
Pour tirer une latte de Shira


A présent il fait nuit
Sur la ville et ton corps

Le soleil est mort
Doré sur tes fesses

vendredi 22 octobre 2010





La vérité dans sa bouche avait toujours un gout de mensonge.
elle avait quelque chose d'amer dans la voix, de douloureux. Quand elle parlait, les mots sonnaient comme du gravier qui tombe sur du parquet creux, et pour parler elle faisait l'effort de celui qui n'arrive pas a cuver du mauvais vin.
Elle avait la voix de ceux qui avaient pleuré et qui ne savaient plus rire. Son rire était toujours forcé ou feint, faux et fade. Et le feu de son regard ne suffisait pas pour maquiller l'évidence, surtout qu'elle mettait ridiculement un point d'honneur à soutenir le regard des autres quand elle leur parlait, quand tout ce qu'elle voulait c'était les fuir.
Je voulais en finir avec cette conversation, mais quelque chose me retenait là, le cul collé contre cette chaise design en contre-plaqué et résine. Quelque chose entre la pitié et la gêne. Cette même gêne qui me criait "Barre toi hypocrite !"
Mais si je partais je la perdais. En la perdant, tout s'arrangerait dans ma vie. Et dans la sienne. Mais cette dernière vérité me perdrait moi. J'avais besoin de croire qu'elle avait besoin de moi. Même si je savais pertinemment qu'elle n'a jamais eu besoin de personne.
Mais moi, elle m'a aimé.
Enfin.
Je ne sais même plus si elle m'a aimé un jour comme elle dit. Comme elle se dépensait en preuves d'amour et d'amitié. Je n'y ai jamais cru en fait.
Je l'ai aimé malgré tout. J'aimerais pouvoir dire que j'étais la seule. Mais c'est faux. Je l'ai aimé pour des raisons différentes que tous les autres.
J'étais juste une brise de tendresse dans sa vie. Quelque chose de vrai, en entracte a ses épisodes de perdition poudreuse et bien arrosée, jusqu'à la nausée, la perte de conscience, la noyade.
D'ailleurs je ne sais plus si c'est vraiment elle la noyée, ou si c'est moi qui suis en quête du pire pour relativiser mes petites misères et retourner a ma pâle existence avec la joie de celui qui se réveille d'un cauchemar. La joie de celui qui assiste à un enterrement et qui est content de ne pas être entrain de bouffer du pissenlit par la racine.

- "Mais non, j'ai pas couché avec lui"
Je savais parfaitement qu'elle ne mentait pas. Je l'ai giflée quand même.