lundi 28 décembre 2009

C'est les brebis du saigneur

Janis Joplin
George Sand
Simone de Beauvoir
Marylin Monroe
Madonna
Ani Difranco
Virginia Woolf
Coco Chanel
Judie Garland
Courtney Love
Diana Ross
Joan Baez
Drew barrymore
Naomi Campbell
Nathalie Barney,
Bessie Smith,
louise Brooks
Josephine Baker
Margaret Mead
Colette
Anais Nin
Grace Jones

...

On a de la compagnie !

Disparitions.



Les âmes défuntes s'accrochent à la lumière comme autant de notes de musique à la portée céleste.

L'infini crépuscule -1ère partie- (version 1)

Les mots, comme des goutes de rosée, tombent de ma tête humide.
Ma sœur, a moitié morte, se noyait dans son lit. De temps a autre, elle se débattait contre ses draps. A quoi rêvait-elle ?
J'étais là devant la fenêtre, au petit matin, comme tous les matins. Depuis 20 jours maintenant.
les jours et les nuits se succédaient et j'étais toujours là. Le temps devenait une notion étrangère et inintelligible. Ma douleur et ma solitude indicibles. Le désir et l'ennui se confondaient en moi, le désir chassant l'ennui, et l'ennui créant le désir. L'humain et le divin se disputaient en moi. Dieu créant l'homme et l'homme chassant Dieu. Les levers de soleil revenaient tellement vite qu'ils n'en faisaient plus qu'un. Un seul et infiniment long lever de soleil. Il dura 20 jours.


J'attendais. J'ignore quoi.
Mais j'attendais.


Je me levais au crépuscule, quand la lumière inondait la pièce. Je me levais du lit, et je regardais a travers l'immense fenêtre. Les arabesques au fer forgé dessinaient des ombres fantastiques sur le tapis.
La lumière rose qui filtrait a travers les longs rideaux de Chaouen chassait mes idées noires. J'approchais un peu plus et j'écartais les rideaux, comme on écarte des jambes inutilement croisées sur l'origine du monde.
Le quartier était silencieux, les fleurs blanches des bougainvilliers tombaient comme des flocons de neige dans le jardin en ce début d'automne, et s'écrasaient comme des merdes sur le sol boueux a force d'être arrosé. Quelques téméraires oiseaux venaient chantonner au bord de ma fenêtre. Les plus cons d'entre eux venaient se cogner la tête contre les vitres-miroirs. Je les détestais ces oiseaux. J'ouvrais des fois la fenêtre, j'attrapais une branche et secouai l'arbre pour les faire s'envoler.
Des fois je sortais cowboy, mon Canon A-1 argentique. Une belle bête. Belle mais indomptable. J'essayais de capter la lumière, le silence, et cette sensation de flottement entre le sommeil et l'éveil, le rêve et la réalité. La réalité rêvée.

J'attendais.

Dans cette prison volontaire, j'avais choisi ma sentence. Je fut juge et condamnée. Je me suis condamnée à l'enfermement, l'ennui et l'insomnie.
S'enfermer pour déjouer le destin. Ce bâtard de destin.

Les culottes, livres aux pages jaunies et humides, et les chaussures a talons, seules épaves qui portent les empreintes de la rue, jonchaient le sol, ainsi qu'une foultitude d'accessoires, de papiers froissés, emballages de chips, de vieilles photographies, sacs à main ou à dos, et toutes ces merdes que l'on achète sans que notre vie n'en dépende. Ces merdes auxquelles on s'attache, dans lesquelles on s'enferme, on régresse, on rétrécit, jusqu'à se réduire a des objets, de vulgaires objets. Jusqu'à ce que nos ambitions se résument au prochain achat inutile.
Sous mon lit atterrissaient les plateaux repas que ma sœur me faisait monter.
Il y'a longtemps, j'ai affronté le monstre qu'il y'avait en dessous. Le monstre sous le lit. La peur du noir. La peur. Ces angoisses a la con, comme celle qui m'as prise le jour ou j'ai appris qu'il y'avait un trou dans la couche d'ozone et que tous les extraterrestres et autres envahisseurs farfelus pouvaient attaquer la terre. C'est fini tout ça, je suis une grande fille maintenant. Une grande fille d'1m56. A force de parler de taille, les gens finiront par croire a un complexe. Erreur.
Toujours est-il que sous le lit, j'en ai fait ma taverne. Magazines, bouffe et cigarettes s'y côtoyaient. Un vrai bar glauque a moustachus. Je me demande combien ils sont a se cacher sous mon lit...

En attendant. Je ne mangeais que pour survivre, ne buvait que pour mouiller.
Les plateaux s'entassaient sous le lit. Et les verres sur ma table de chevet.

J'attendais toujours. Je ne saurai dire quoi.

L'oubli. Le salut par l'oubli. Le rêve ne suffit plus. Le rêve n'est plus remède de l'âme en peine, le rêve n'est plus repos. Le rêve est une quête continuelle, une exploration de l'inconscient. Une exploration dont je me passerais bien. Je ne veux pas savoir. Je ne veux rien savoir. Les dents qui tombent, le soleil qui éclate, et moi en apesanteur, c'est drôle cinq minutes. Après revient l'angoisse. Et la fatigue aidant, c'est le réel et le fantasmé qui se confondent en moi. La réalité créant le rêve, et le rêve chassant la fatalité. Le rêve est une paix occasionnelle. Le rêve s'évapore comme l'alcool au premier cri étranger, et on se réveille avec la tête dans le cul, et le cul en compote.
Reste l'arme fatale, a brandir en dernier recours. Drogue dure, valeur sûre.

La folie.

mercredi 23 décembre 2009

That's what I call nude photography art baby !

Un clip.


Je suis grâce et lumière
Tu es ombre et refus

mercredi 9 décembre 2009

Justine

Justine avait toujours les yeux en larmes. Même le jour ou elle apprit qu'on lui offrait un CDI là ou elle faisait son stage.
Elle avait un regard scandaleusement triste, dans ce bistrot ou les gens, rassasiés, tournoyaitent dans un joyeux tourbillon, ennivrés par les notes gnaouis qui s'échappaient des enceintes.
Justine discutait, un verre dans une main, une cigarette dans l'autre. Les yeux brumeux, noyée dans une conversation agitée, ou une fois encore elle défendait ceux qui ignoraient jusqu'à son existence.

Je ne sais pas ce qui m'a pris a cet instant là. J'avais le coeur qui battait. Je me jetat sur elle, la prit dans mes bras, et lui dit:
- Pleure Justine. ça te fera du bien. Pleure.
J'étais comme en transe. Justine était surprise. Elle s'écarta de moi, me regarda perplexe. La musique s'arrêta. Les musiciens prenaient une pause. Je me sentit idiote, j'avais honte. J'essaya de m'excuser dans une série de gestes confus, et je me sauva du resturant.

Les amis qui étaient présents s'inquiétèrent pour moi une minute, puis continuèrent leur conversation dans une énième et désespérée tentative de comprendre le monde, le refaire, entre deux gorgées de bière.
Justine, muette pendant un moment, s'excusa et alla pleurer dans les toilettes.

vendredi 4 décembre 2009

Billet: Marca Maghribya

Les marcates maghribiyate florissent. Les Vendre devient une priorité nationale.

Et pour ça, Un salon s’impose. Rencontres, strip-tease de designers, débat et étalage de science.
Le but : Saigner les portefeuilles et faire couler l’encre sur les chéquiers, sous prétexte que la griffe est marocaine.
Mais ce phénomène de marocanisation de la consommation a d’autres objectifs, non moins nobles. Le premier, purement économique : équilibrer la balance import/export en favorisant une consommation peer-to-peer.
Le deuxième : contrer la contrefaçon en façonnant des home made produits. Si on arrive a imiter, avec un peu d’inspiration on arrivera a créer, non ?
Le 3ème est un cheveu plus farfelu : Créer une identité marocaine, l’enraciner à travers des marques jeunes et chatoyantes, en passant par le textile (Hmar ou bikher, Faouda, Stounami) ou la voiture de sport (Laraki).
Je pourrais aussi m’étaler sur comment on pourrait, grâce à ces marques 100% Bled, repousser l’invasion chinoise, la fin du monde qui approche a grands pas, l’influence américaine…
Mais je me contenterai de faire l’intello en citant l’illustre rappeur l’Big, qui dans un moment de lucidité, entre deux grognements a lancé avec fièreté : « Mgharba tal lmout ». Le rapport entre la citation et le reste du billet n’est pas encore établi. Rendez-vous au salon Marca Maghribia pour en débattre.

mercredi 2 décembre 2009

Hommage


"Les femmes de l’univers entier doivent à présent porter le deuil de George Sand, parce que l’un des plus nobles représentants du sexe féminin est mort, parce qu’elle fut une femme d’une force d’esprit et d’un talent presque inouïs. Son nom, dès à présent, devient historique, et c’est un nom que l’on n’a pas le droit d’oublier, qui ne disparaîtra jamais (...)"

Fedor Dostoïevski.



Photo: Auto-portrait avec les moyens du bord.