mardi 28 décembre 2010

"Il ne faut pas se méprendre sur mes travaux. Il n'y a aucune aigreur dedans, aucune rancœur envers une société archaïque, qui est son propre tyran. Rien à prouver face au patriarcat ambiant que je comprends et que je tolère. Rien à prouver face au monde. Ce serait ridicule et prétentieux.
Je n'ai pas de combat. D'ailleurs ce qui nuit à la photographie au Maroc, c'est que la plupart des artistes sont très politisés. On devrait passer à autre chose. Je n'ai pas envie de parler de la situation de la femme, ni de l'immigration clandestine. Je ne veux pas opposer modernité et tradition (parler de femme "moderne", pays "moderne"...etc en en 2010 est d'un pathétique !).
Je suis uniquement à la recherche du beau et de l'intense. Du souvenir. J'essaye juste de sauver ma mémoire: Tu as vécu Rim. George. Francesca. Et tous les autres. Et c'était beau et intense.
Poésie visuelle et esthétique. voilà.
Je ne suis pas dans la lutte. Je veux juste faire de jolies photos.
Pisser sur les poteaux quoi !"

jeudi 23 décembre 2010

J'ai décidé d'arrêter de fumer quand j'ai réalisé que ma vie se résumait à vider des cendriers, pour en remplir d'autres.
ça a été comme un vase qu'on vous casse sur le crane, sans que ça vous assomme. ça m'a réveillé.
Je n'ai pas versé une seule larme depuis que T. est parti. Moi qui pleure devant des films (Je me fais toujours avoir devant les films de guerre)...
Je ne sais pas si c'est de la maturité ou de l'indifférence. Que ce soit de l'indifférence me gênerait beaucoup. Que ce soit de la maturité me donnerait envie de me pendre.
Voilà pourquoi je ne veux pas savoir. Et que je préfère continuer à essayer de pleurer. Et que j'arrête de fumer. Ne pas avoir de clope au bec quand j'en ai envie, ça, ça m'arrache à chaque fois une petite larme d'impuissance, de nostalgie peut être. Quitte à ressentir un vide immense avec l'absence de T. autant arrêter de fumer en même temps et faire d'un chagrin deux bonheurs. Celui de retrouver T dans une semaine et celui encore plus étalé sur la durée de quitter cette fâcheuse habitude (ça coute cher et ça ruine le teint. Le reste importe peu) qu'est la cigarette.

jeudi 28 octobre 2010

Opération "immortalisation".

Vous ne mourrez jamais.
Vous serez belles et jeunes à jamais.
Vous serez fraiches, insolentes, malignes, douces, soumises, joueuses, offertes, heureuses... à jamais.

Vous serez beaux et jeunes a jamais.
Vous serez toujours souverains, vous serez furieux, comblés, pensifs, curieux, joueurs, dévoués, heureux...à jamais.

Vous serez toujours miens et miennes devant l'éternel.
Parce que vous l'avez été,
un instant.
Je vous possède.
A jamais.

lundi 25 octobre 2010

Une commande T.H

La tête encore dans la brume
Et les pieds sous terre enfouis
Je suis ton ombre et je fuis
Ton odeur d’ambre et d’agrume


J’ouvre les yeux et je vois
Ton minou aux abois
Tes bras se tendent et m’agressent
Cherchant une dernière caresse


Je t’entends bailler sous le drap
J’attrape les pigments et je m’apprête
A te peindre, t’empailler puis je m’arrête
Pour tirer une latte de Shira


A présent il fait nuit
Sur la ville et ton corps

Le soleil est mort
Doré sur tes fesses

vendredi 22 octobre 2010





La vérité dans sa bouche avait toujours un gout de mensonge.
elle avait quelque chose d'amer dans la voix, de douloureux. Quand elle parlait, les mots sonnaient comme du gravier qui tombe sur du parquet creux, et pour parler elle faisait l'effort de celui qui n'arrive pas a cuver du mauvais vin.
Elle avait la voix de ceux qui avaient pleuré et qui ne savaient plus rire. Son rire était toujours forcé ou feint, faux et fade. Et le feu de son regard ne suffisait pas pour maquiller l'évidence, surtout qu'elle mettait ridiculement un point d'honneur à soutenir le regard des autres quand elle leur parlait, quand tout ce qu'elle voulait c'était les fuir.
Je voulais en finir avec cette conversation, mais quelque chose me retenait là, le cul collé contre cette chaise design en contre-plaqué et résine. Quelque chose entre la pitié et la gêne. Cette même gêne qui me criait "Barre toi hypocrite !"
Mais si je partais je la perdais. En la perdant, tout s'arrangerait dans ma vie. Et dans la sienne. Mais cette dernière vérité me perdrait moi. J'avais besoin de croire qu'elle avait besoin de moi. Même si je savais pertinemment qu'elle n'a jamais eu besoin de personne.
Mais moi, elle m'a aimé.
Enfin.
Je ne sais même plus si elle m'a aimé un jour comme elle dit. Comme elle se dépensait en preuves d'amour et d'amitié. Je n'y ai jamais cru en fait.
Je l'ai aimé malgré tout. J'aimerais pouvoir dire que j'étais la seule. Mais c'est faux. Je l'ai aimé pour des raisons différentes que tous les autres.
J'étais juste une brise de tendresse dans sa vie. Quelque chose de vrai, en entracte a ses épisodes de perdition poudreuse et bien arrosée, jusqu'à la nausée, la perte de conscience, la noyade.
D'ailleurs je ne sais plus si c'est vraiment elle la noyée, ou si c'est moi qui suis en quête du pire pour relativiser mes petites misères et retourner a ma pâle existence avec la joie de celui qui se réveille d'un cauchemar. La joie de celui qui assiste à un enterrement et qui est content de ne pas être entrain de bouffer du pissenlit par la racine.

- "Mais non, j'ai pas couché avec lui"
Je savais parfaitement qu'elle ne mentait pas. Je l'ai giflée quand même.

mardi 14 septembre 2010

Ma mie


(Tableau de Ahmed El Glaoui)


Voici un texte que j'avais commencé il y'a quelques mois en l'honneur de ma grand-mère.
Tout d'abord, justifier l'absurde idée d'écrire sur une "grand-mère":

Je gigotais dans un désœuvrement sidéral, fatiguée par une inspiration capricieuse. Je n'avais que trop écrit sur l'amour, le sexe, l'alcool... Des acrostiches MIELleux pour [insérer prénom] mon amour, aux succulents pamphlets sur le jeûne obligatoire (les p'tites bonnes, les hommes battus, les hammams non mixtes... et j'en passe), en passant par les dithyrambes forwardés a tous les employeurs potentiels, qui muaient en diatribes a ceux qui ont répondu par la négative. Donc tous.

Je me suis dit alors que ce serait chouette alors d'écrire quelque chose de touchant, tremblotant, mignon (...et tragique tout en étant drôle, léger sans être bête, sucré, enflammé sans être incendiaire, mélo-dramatique et comique a la fois, bref.), que je publierais après la mort de ma grand-mère, quand elle aura crevé bien entendu.

Je tiens déjà signaler aux mauvaises langues que je ne hais point pas grand-mère. Bien que je ne l'aime pas spécialement.
Ma grand-mère est une grande dame. De celles qui ne se laissent pas abattre par la vie dure qu'elle mène. Comprendre voisins chiants, humidité dans sa cuisine, frigo qui ne ferme plus, la retraite de feu son mari qui fond comme de la glace avec le cout de la vie qui chauffe...etc .
Toute chétive qu'elle est, le visage rose et la peau presque transparente. Ses cheveux qu'elle déroule comme un tapis roux henné (et blancs quand elle a oublié de les teindre) pour accueillir ses invités. Ses mains aux fines taches brunes et ses doigts effilés dont elle dresse nerveusement le majeur, quand on la chatouille, et qu'elle cache dans la poche de son tablier aussitôt, honteuse, comme une érection non voulue.
Ma grand-mère ne m'aura laissé ni villa vue sur mer, ni terrains agricoles a 9al3ate Sraghna*. Pas de Louis en or non plus. Juste son sang-froid légendaire et sa cuisine fadasse, qu'il n'y a que ses enfants pour apprécier, et que je mets en bouche par politesse, ou quand je crève vraiment la dalle.
Grand-mère est une dure a cuire. Une bonne vivante. Très mondaine, elle aime particulièrement aller aux enterrements et funérailles, en attendant les siens.
Figure cardinale de l'épicurisme dans tout Ain Sebaa*, le libertinage en moins (quoique), ma grand-mère est une grande buveuse...de coca. Et ce n'est pas son diabète qui viendra à bout de son addiction.
- "Mmi, ton médecin a dit NON"
- "Allez, mon petit, juste un peu. Deux doigts !!"
Et on finis par céder. Car à XX berges (elle n'a pas été datée) elle a gardé un sourire superbe que lui envierait la plus botoxée des mamies stars hollywoodiennes.

Bref. J'avais décidé de publier ce texte, parce que ma mamie préfère encore souffler sur les pissenlits qui poussent dans Chouhada** quand elle va lire une Fatiha*** sur la tombe de sa sœur. Parce que contrairement a ma grand-mère, mon texte a pris des rides. Et parce que j'ai sérieusement peur de trépasser avant elle.
Mais je pense que finalement, une gloire posthume, ce serait pas mal du tout.
Et puisque je ne trouve pas de chute a cette merde, je vais sacrifier mon originalité et mon humour inégal en citant Zakaria Boualem:
" Et merci".



* une étoile
** deux étoiles
*** troi zétoiles

samedi 14 août 2010

Ceci n'est pas a la hauteur de ma 69ème publication



George serré, et le nez qui saigne
à macérer dans un jus de mensonges
pressés d'en finir, mais le temps s'allonge
On est logés à la même enseigne

Ces honneurs que tu refuses m'accorder
Con ! fiancé douceur, dans ton lit
la bête qui miaule, la bête en vit
le jour d'eau fraiche, et d'amour la nuit

lundi 5 juillet 2010

Lit et ratures


Ô lit veux-tu m'accueillir
que je puisse enfin m'évanouir
entre tes draps et ses bras
je m'ennuie comme un rat

Ô lit voila que mes yeux
ne consentent a se fermer
ces yeux, de fatigue chassieux
Et Morphée qui me rit au nez

Ô lit ! vieilles histoires
que l'on me conte pour dormir
m'agacent a en mourir
qu'on me serve à boire !

Quand soudain s'élève la clameur
de fiévreuses rêveries
sommeil, voila venue ton heure
Que les lampes s'éteignent et
que l'imagination brille !

Ô lit viendra le jour
et je ne puis te quitter
mes yeux sont scellés et mes membres lourds
et d'autres raisons que je ne puis citer

vendredi 2 juillet 2010

RIP mon amour

Misère est notre misère,
périssables sont nos corps.
Tu retourneras sous terre,
et moi, je vivrai alors...

couverte d'oripeaux
de mon passé, ma jeunesse
agitant les drapeaux
de victoire, de détresses
pourrais-je aimer a nouveau ?
C'est là que le bât blesse

mercredi 30 juin 2010

Part III du texte sans titre

- III -



Une heure plus tard, elle n’était toujours pas revenue. Bon.

J’avalai les restes d’une pizza d’il y’a deux jours, avec un peu de ketchup pour le goût et je sortis sur la terrasse. Il faisait beau. L’avantage d’être au chômage, et c’est bien le seul, c’est de pouvoir sortir profiter du soleil sur une terrasse pareille, un jour de semaine. Tous les jours sont pareils quand on ne bosse pas en fait. J’avais envie de m’en griller une.

Trois cigarettes plus tard, la soif me nouait la gorge. Je rentrai le temps de mettre la main sur la moitié d'une bouteille de vin blanc que j’avais caché à Maya. Je jetai un œil dans la chambre. Elle regardait un film. C’est à peine si elle pivota pour voir qui était l’importun.

La semaine dernière a la même heure, elle était allongée par terre, la tête sur les genoux de Maria qui lui faisait de la lecture.

- By the way, Maria was here. I think she wanted to talk to you.

- Ok. Dit-elle en retournant a son film.

- You should call her, and tell her to come...tonight.

- Je l’appellerai demain… Répondit-elle distraitement.

Deux secondes plus tard ; elle avait déjà oublié que j’étais là.

Je sortis sur la terrasse avec la bouteille, et me servis un verre. « You should tell her to come ». Je me sentis pathétique.

La gorge me serrait toujours. Je ne savais plus si c’était la soif ou le soleil qui tapait fort. Je crois que j’ai trop fumé. La bouteille, sans surprises, avait fini dans ma vessie et il fallait que j’évacue. Mission : chiottes. Objectif : Bien viser le trou. La vie est une succession de trous a ne pas rater. J’étais nul à ce jeu là. Le vin m’avait traversé le corps comme de l’eau tiède, sans me rafraîchir ni me griser.

En secouant les dernières gouttes, je me sentis vidé. Vidé ou vide. Vide et seul. Et je n’avais plus de vin.

Je me regardai dans la glace. J’en faisais une de ces têtes. J’ouvris la pharmacie. Fouillais entre les flacons. Petites pilules bleues. Nodep. Voilà. Une ou deux pour la peine. Puisqu’il n’y a plus de vin.

Et si c’était vrai qu’il n’est jamais trop tard ?



Je sortis sur la terrasse, attrapai mon téléphone et composai son numéro.

…Pourvu qu’elle ne réponde pas…

...
...

- Joey ?!

jeudi 24 juin 2010

A mon chat des bois.


Loin des bouches qui crachent
de la vie. des velléités.
Loin des voiles qui ne cachent
à l'homme aucune vérité.
Loin des plaisirs écoeurants,
des routes et des murs blancs.
Loin des lèvres qui jurent
des ventres impurs...


Je viens vers toi, mon amant
à la tombée du jour
m'abandonner dans ta tour
de granit
évanouie dans la brume
vers ton corps que j'exhume
de son linceul en coton
d'Égypte





Tu m'aspires
Je t'inspire
Nous respirons enfin.

Ce qui a commencé sur un mensonge...

...finira sur une vérité.

mercredi 23 juin 2010

Part - II - du texte sans titre

Mes mains moites agrippaient la feuille blanche comme une menace de mort ou une lettre d’adieu. Les exemples sont mauvais parce qu’aucun des deux ne m’aurait fait trembler autant. Comme un drogué.
Je pris mon téléphone dans une main et mon courage dans l’autre, et je fixai les résultats des analyses que j’avais réussi à poser sur la table. Pourvu qu’elle ne réponde pas.
Mais elle décrocha au bout de deux sonneries :
- Joey ? what’s going on ?
Me répondit-elle avec son anglais boiteux et son accent mitigé. C’était la deuxième fois que je l’appelais depuis qu’on s’est rencontrés dans ce bar à Casablanca. Elle dansait comme une pute ce soir là. Elle m’avait fait penser à mon ex Jenny que j’ai aimé, quand j’en étais capable. Jenny était strip-teaseuse dans un cabaret de Vancouver. Et Maria lui ressemblait. Sauf qu’elle était plus petite, brune, et plus gracieuse. Une certaine classe mêlée à de la vulgarité.
- I have something to tell you. J’ai fait mon test annuel de dépistage d’MST et il s’avère que j’ai choppé une saleté. Et puisque tu es l’une des dernières personnes that I’ve been stupid with, il fallait que je te le dise...
Je lui dis ça d’une traite. J’avais soulagé ma conscience. Je me sentis bien l’espace de cinq secondes. Le temps qu’elle comprenne et réponde. Elle ne parle anglais que quand elle est saoule. Et à midi, elle doit être sobre comme un imam.
- Ok.
- Ok ?
- Ok.
- You won’t ask me what is it exactly?
Je respirais profondément, moi qui me préparais à faire face à une de ses colères, qu’elle s’inquiète, qu’elle pleure, que je la console. Mais rien. Juste « OK ».
Elle m’énerve un peu cette fille.
- Well, what is it exactly?
- Chlamidiae. You must see a doctor.
- Ok. I’ll do it as soon as I can. You should tell Layla and Imane.
- Give me Layla’s number.
Elle me donna le numéro, puis éclata de rire. Et bien entendu ne m’expliqua pas la partie drôle de l’histoire.
Le pire c’est quand elle débarqua chez moi une heure plus tard pour « voir Maya ».
Son jean lui moulait les fesses pour disparaître dans ses bottes de cowboy. Son polo largement déboutonné baillait sur cette poitrine dont j’aimais voir l’ombre sur le mur quand je la prenais en levrette. J’aperçus même un bout de téton quand elle se baissa pour déposer son odinateur par terre.
- So, when are we going to die, Joey?
- Before next christmas.
- Je ne fête pas noël, ça ne changera rien pour moi.
Sur quoi, elle rit à gorge déployée. Ses blagues ne faisaient rire qu’elle, et une poignée de lourdauds qui s’agglutinent autour d’elle dans les bars pour essayer de rentrer avec elle. Souvent en vain. D’ailleurs je ne saisis toujours pas ce qu’elle appelle humour. Je ne sais pas si elle en a. Des fois j’ai l’impression qu’elle rit au hasard.
Elle enchaîna :

- I told you, get a condom instead of a beer.
Le plus simplement du monde. Pas alarmée pour un sou. Comme si elle me disait qu’il n’y avait plus de papier toilette, en plissant à peine les paupières pour protéger ses yeux du soleil qui filtrait à travers la porte de la terrasse. Elle sourit. Avec tendresse. Et alluma une marlboro light.
Je devais faire encore ma tête de dépité chronique, désespéré et désespérant. Elle m’a toujours reproché d’être trop cynique en société, et de ne pas pouvoir m’émouvoir ou m’amuser de choses simples. Je croyais que c’était une qualité de ne pas être naïf. Je dois me tromper quelque part.
Mais voilà. Du haut de mes 40ans, ma vie n’a pas été facile. Une enfant de 24ans, actrice de son état, difficile et lunatique à soutenir en son début de carrière, une femme de ménage à payer et à cacher quand elle fugue de chez elle, un chat hystérique à nourrir. No money. Ma carrière de cinéaste qui ne commence pas. J’ai le droit d’être dépité, cynique et désespéré.
- Toujours aussi exaspérant ! dit-elle, en souriant avec tendresse.
- Definitely.
Elle me caressa les cheveux d’une main, en tirant sur sa cigarette.
- Anyway, thank you for sharing ! Dit-elle en tirant sur sa clope encore.
Je lui criai au visage:
- We’re not sure I’m patient zero!
- I made a joke… Me dit-elle lentement en me regardant dans les yeux. Puis elle me cracha sa fumée sur le visage.
Je me suis senti ridicule. Je me suis emporté pour rien.
- Ah ! of course…
Elle fit un pas comme pour aller dans la chambre, retrouver Maya, puis revint :
- So we’re not going to have sex anymore?
- No ! I told you 2 weeks ago. Greg is my friend.
- You were his friend too when I met him first time.
Elle avait raison. On était ensemble à l’Irish pub quand mes meilleurs potes qu’elle connaissait de loin se sont aprochés de notre table. Je suis parti discuter deux minutes avec un mec, je reviens, elle roulait des pelles à mon meilleur ami. Greg. Qui savait qu’on était ensemble. Rien qu’en y pensant, ça me coupe l’appétit.
- De toute façon, chlamydia m’a complètement coupé l’appétit.
- J’ai vu que t’es devenu accro à facebook et autres réseaux sociaux.
- Faut bien s’occuper…
- Ridicule. Je compte bien continuer à baiser, moi. C’est mes seuls moments d’abandon. Plutôt mourir que de m’abstenir. Je me suis déjà abstenue pendant trop longtemps.
Elle se rebaissa pour prendre son pc. Ramassa sa veste sur le canapé. Elle partait. Sans voir Maya.
- Can I ask you something before you leave?
- …
- Can you tell me That you like being with me… a last time?
Elle était surprise. Un peu. Sans plus.
- It won’t be a lie...
- So, don’t.
- Then, have a good day.
- You too…
Sur quoi elle écrasa sa clope et claqua la porte derrière elle. J’espère qu’elle reviendra.

Paris

Les mots qui font écho a tes rires
m'agrippent la gorge comme un soupir
tes voix me reviennent comme un souvenir étranger
a ma vie passée et celle a venir
Amour dérangé
Éloge du pire.
Je repousse les milliers de pensées
qui m'obsèdent, cet amour que j'accuse
d'imposture
d'imposture.
les angles pointus d'une ruse
mal agencée
me tracent ton nom sur la peau
le sang qui fuse.
Aie !
Paris, si aimée, si haie !

samedi 12 juin 2010

Le Chevalier chez les GIs

J'ai vu, ce soir là, dans ton visage tragique

l'envie d'un retour qui changerait la face du monde,

de ce qui était. De ceux qui ne sauraient plus

te ramener a la maison, et écraser l'unique

baiser sur ton front large, ton oeil en amande

Ce soir, nous dormirons toutes les deux dans la rue.


accepterais-tu de refaire les mêmes erreurs ?

tu auras hésité. tu auras précipité les pleurs.

un sourire, expression d'une tristesse contenue

rendez-vous des ombres sur tes lèvres nues

avec pour seul fard, ton sang et mes espoirs;

moi, qui regrette déjà de t'avoir connue

mardi 18 mai 2010

Aujourd’hui j’ai vu ma tante...

...
L’évènement en lui-même n’a rien de bouleversant. Même si ça faisait 4ans que je ne l’avais plus revue. A part quelques kilos de graisse en plus, et sa couleur de cheveux, elle n’avait changé en rien. Et même que pour la couleur de cheveux, on avait l’habitude. Elle changeait tellement de teinture qu’on avait oublié sa couleur naturelle. Je ne sais pas si elle s’en rappelle elle-même.
Toujours est-il qu’elle n’avait pas changé. Les gens qui changent, je n’en ai jamais rencontré aucun. Les gens ne changent pas. Ce qui change c’est la quantité d’informations qu’on connaît sur eux, ou au mieux si on les perd de vue, c’est les choses qu’ils ont vécues sans nous. Changer est réservé à la race supérieure dont je fais partie.

Elle m’avait proposé d’aller au restau puis d’aller s’empiffrer de pâtisseries dans un café qu’elle connaissait. J’avais accepté le programme, parce que s’empiffrer de pâtisseries, ce n’est pas ce que je fais tous les jours, et aller au restau était la règle numéro 1 dans le code de la survie. Et puis je ne payais pas un rond. Et à lui seul, cet argument pouvait me convaincre de faire bien des choses, non sans une certaine joie.

Sauf que cette fois, la joie tourna court quand ma tante freina sec devant la Zaouia d’un saint, comme y’en a partout au Maroc. Vu que ça faisait dix ans qu’elle était partie en France, et qu’elle n’était pas revenue tous les 6mois, je considérais cette escale inopinée, du moins pour moi, comme une curiosité de touriste, ou une visite culturelle. Puisque les musées, en nombre, ne font pas le poids devant les saints, et qu’ils sont souvent, bien planqués. Chacun sa manière de « protéger » et « sauvegarder » son patrimoine.

Mais à ma grande surprise, ma tante ne sorti pas son appareil photo jetable. Elle commença a tournoyer autour du tombeau du saint, a marmonner des prières, tantôt les mains jointes, tantôt posées a plat sur les arabesques abîmées et le tissu vert défraîchi qui habillait le cercueil. Ça sentait le renfermé. Le moisi même.

Je m’adossai contre le mur, avec mon mini-short et mes santiags. Accoutrement obscène pour ce lieu de culte, et levai la tête au ciel. Les prières gravées sur les murs comportaient des fautes d’orthographe quand elles étaient lisibles.

Les larmes giclaient des yeux de ma tante et cascadaient sur ses joues qui tombent. Elle caressait le tissu, de plus en plus frénétiquement. Elle était presque en transe.

Un homme, vieux à en croire ses rides et ses cheveux blancs, entra sous la coupole. L’air grave, il me toisa d’un œil d’abord sévère, puis désolé. Il marqua une pause sur mon short que je sentis rétrécir et soupira. Sur quoi, il commença sa valse mortuaire autour des restes du saint, couverts de briques et de chaux.
Ce vieux avait passé l’âge d’être outré par l’insolence de la jeunesse. Il ne pouvait plus qu’être désolé et se résigner à la cohabitation pacifiste avec les petits diables, qu’il pouvait maudire a loisir en huis clos avec des gens qui partageaient les mêmes convictions que lui.
Mais il était profondément désolé. Vraiment. L’américanisation gagnait du terrain. Elle a même réussi à pénétrer l’enceinte du havre de paix et haut lieu de recueillement qu’était jadis sidi Balyoute, et même s’adosser au tronc du palmier sacré en bottes de cow-boy. Le pépé ne savait plus a quel saint se vouer. Parce que le pauvre sidi Balyoute était dépassé. Entre les bonnes femmes de 45ans qui venaient prier pour enfanter, les petites vipères qui souhaitaient la mort d’une voisine ou la nouvelle femme du mari… Il ne pouvait plus rien pour ces gens là. Ni pour les autres d’ailleurs.
Mais le petit vieux venait prier quand même. Il n’avait pas de chien à promener, et le journal, il ne savait pas le lire.
Ma tante, elle, savait lire par contre. Et elle avait déjà deux grands garçons. Même qu’elle était grand-mère. Elle était là quand même. Encore plus pieuse que le vieux.
Devant l’incompréhension totale et l’absurde de la situation, j’hésitai entre éclater de rire et péter. Rire était malvenu. Je préférai taper fort sans relever de poussière. Un petit, bien corsé, et je suis sortie fumer en me plaignant de l’odeur :

- ça sent le cadavre par là ! dis-je en sortant dans le patio.
Ça sentait plutôt le vivant. Et qu’est ce que ça puait !
Ma tante me rejoignit, quand je commençais à m’impatienter.

- Tata …?!
- Oui ?
- Pourquoi tu viens prier ce mort ? tu peux faire plus de choses pour lui qu’il ne peut en faire pour toi, aussi saint soit-il…

Ma question était simple, claire et vraie. Et ce n’était pas un reproche.
Et à ma grande surprise… En fait non, je ne pouvais être vraiment surprise qu’une seule fois par jour. Et ça, je m’y attendais.
Elle s’arrêta net et me vomis a la gueule un long discours pompeux et pompé dans tous les canards nationalistes conservateurs a petit tirage, distribués dans boucheries halal de Paris. Un discours fiévreux sur nos racines, notre marocanité, notre religion (monothéiste, qui condamne l’idolâtrie d’ailleurs. Et elle le savait parfaitement), nos repères…
Elle m’expliqua également comment elle a eu facilement sa nationalité française grâce aux offrandes qu’elle avait présentées à sidi Balyoute, et termina en beauté en me conseillant de faire pareil et en me rappelant que je n’étais pas une Gaouri et que (le clou du spectacle) je devais suivre son exemple pour pas que je finisse droguée ou sur le trottoir. Le rapport reste à établir.
Si elle m’évitait ce genre de prose, je serai bien tentée d’avoir la vie qu’elle a eue. L’épisode du saint mis à part, ce n’était franchement pas une vierge marie et elle était loin d’être dénuée de charmes quand elle fut jeune, à une époque.
Peu importe. Elle avait répondu à ma question. Et sa réponse, quoique compliquée, ambiguë aux mille détours, et pleine de reproches, était VRAIE et sincère.

- Tata… ?!
- Oui ?
- On va manger des pâtisseries ?
- J’achète du henné et on y va.

La crise identitaire restera longtemps une des préoccupations majeures des politiques mondiales, penseurs, littérateurs et autres sociologues. Et plus modestement un des sujets de réflexion favoris de George Battal, le pédé insoumis. Et paumé.

vendredi 14 mai 2010

Part - I - du texte sans titre.


- This was one of the best sex I’ve ever had.
- ...and more to come bébé...
Elle avait une drôle de manière de se vendre pour une fille qui le faisait gratis.
Comme si elle avait été en compétition avec les centaines de filles que je me suis envoyées dans ma vie, partout ou je suis allé.

Ou qu’elle avait peur que je ne la rappelle pas.

Pourtant, je voulais juste lui faire un compliment. Pour une fois que j’en faisais...
Pourtant, c’est elle qui me quitta deux semaines plus tard pour un de mes meilleurs amis.


Tout le monde se connaissait dans ce fish bowl, tout le monde était au courant de ses extravagances, comme de ses moindres gestes.

Elle était pétillante, bien roulée, intelligente. Elle buvait 3 fois plus qu’elle n’en était capable, financièrement et physiquement.

Et elle avait plein d’amis, car elle aime bien prendre tous ceux qui la draguent pour ses amis.

Mais d’amis mâles, elle n’en a jamais eu aucun. J’en aurai mis ma main au feu !
Tout le monde savait avec qui elle baisait, combien de fois, comment elle jetait ses amants comme des capotes usagées quelques jours après, au plus tard.

Mais ça n’a jamais empêché personne de lui faire la cour, de vouloir sortir avec elle, en tout cas pas seulement la baiser. Et même que, souvent, on l’a aimé !
Seuls ceux qui n’ont pas réussi à l’avoir la traitent de salope. Et ça, ça..Ça la fait marrer !

Elle avait blottit son corps nu contre le mien, et essayait de fourrer ses pieds dans mes chaussettes.

- Tu as froid ?
- Oui.
- Tu veux des chaussettes ?
- Non.

Désirable et touchante. Elle avait ce quelque chose d’enfantin. Et malgré ses sautes d’humeur, ses caprices, elle pouvait être déterminée quand il y’a de l’espoir, et résignée face aux causes perdues. Et moi, j'étais une cause perdue d'avance.
Elle m’embrassa longuement, comme je détestais qu’elle le fasse. De peur de m’attacher. Puis elle s’endormit, sa tête sur mon épaule.

Je me dégageai aussitôt, tout en sachant que j’allais la serrer contre moi dans mon sommeil. Comme d’habitude.
J’avais toujours eu la désagréable impression qu’elle avait pitié de moi. Ma compagnie l’ennuyait, c’est sûr. Elle me l’a même dit une fois. Un jour que l’on était entrain de baiser, je me suis surpris à lui dire :
- Tell me that you like being with me…
Et elle l’a fait. Elle a sourit. Puis elle me l’a susurré dans l’oreille d’un air suave et doux, de son haleine d’alcoolique. Et ca a été la plus belle vraie fausse déclaration qu’on m’avait faite de toute ma vie.
Si je n’avais pas été con je l’aurais crue sur parole. J’aurais du la croire pendant qu’il était temps. Parce que même quand elle ment, elle a besoin qu’on la croit. Parce que quand on la croit, elle fini par y croire aussi.
Mais j’ai préféré faire le malin, J’ai préféré rater l’occasion inestimable d’être heureux. J’ai raté mon train. Encore une fois. Et elle aime bien me le faire savoir.

Elle a fait de ma fille adoptive sa meilleure amie. Et elle se ramène chez moi, pour voir Maya, avec son nouvel amant, étaler son bonheur factice sur ma terrasse, en fumant des cigarettes de contrebande.
Mais je ne suis pas dupe. Je sais qu’elle s’ennuie avec lui. Il s’en doute aussi. Il répète la même erreur que moi, et de tous ceux qui l’ont connu avant et après moi. Peut être même pendant. A vrai dire, je n’en sais foutrement rien.
Mais lui aussi se méfie, la prend pour le diable. Mais tout ce qu’elle veut, elle, c’est de la tendresse, qu’on s’intéresse a elle. Et quand elle n’en a pas eu pour son compte, elle part la chercher ailleurs.
C’est une gentille fille au fond. C’est juste qu’elle a des problèmes aigus de narcissisme, et que son seul calmant, parce que de remède, il n’y en a pas, c’est l’attention totale d’un homme. Un travail a plein temps.
C’est une fille superbe qui s’est toujours trouvée laide, avant que ses seins ne commencent à pousser. Si un jour elle osait avoir de l’estime pour elle même, sa mère lui faisait savoir que non, qu’elle finirait femme de ménage ou sur le trottoir. Et même qu’elle n’arriverai pas a tapiner, parce que personne ne payerait quoi que ce soit pour coucher avec un thon.
Elle a été quand même forte, mais sa force elle la tient du regard que les autres posent sur elle. Elle a maladivement besoin qu’on l’admire, qu’on la trouve belle, et qu’on le lui montre mille fois par jour. Sinon elle se fane. Elle devient ce monstre de méchanceté que je connais si bien. Ou elle se casse sans crier gare quand elle estime que le jeu ne mérite pas l’effort, et encore moins sa colère, qu’elle dit « saine » la plupart du temps.

Tout cela je l’ai compris trop tard. Mais de toute façon, je n’avais ni l’énergie, ni l’argent pour lui montrer à quel point je tenais à la garder. Je ne sais pas ce que je ressentais pour elle. Je n’ai peut être jamais rien ressenti. Je me garde toujours de ressentir quoi que soit, pour qui que ce soit qui serait plus intense que de la sympathie.
Elle est donc partie avec Greg après avoir fait le tour de nos connaissances en commun. Et Greg, elle va le quitter bientôt aussi. Enfin, elle se lassera bientôt, si ce n’est déjà le cas. J’ai fait l’erreur de le lui dire. Et rien que pour me contrarier, elle le gardera sûrement encore un peu. Ça l’amuse de prouver que j’ai tort.
Ma façon de tout analyser, schématiser, établir des plans d’action et faire des pronostics l’irrite. Elle trouve que je déshumanise les rapports amoureux, quand je ne fais que me protéger. Je limite les dégâts.
Et ce n’est pas elle qui me fera reprendre des antidépresseurs. Le Nodep, c'est fini. Quoique...

Mais de toute façon, il est trop tard.

mardi 4 mai 2010

Papier toilette

Posé, ton coussin de chair et de douceur
mélange gracieux de muscles et de graisse
ta peau frémissante sur l'eau, et les odeurs
étouffent. L'éclaboussure est évitée de justesse.

Volcan d'Islande, ton œil qui gronde
ton jus jaillit d'entre tes fesses
en lave noire aux effluves immondes
chier quand on est belle, n'est point faiblesse

lundi 3 mai 2010

T’emmener sur une île désertée
L’inspiration me paraissait
Idéale pour repousser
L’urgence de te quitter

Je ne veux pas être un mari honnête
Suffoquant dans ton marécage
Entre tes doigts marionnette
Souffrant au delà du langage

T’es de loin la pire maladie
Grincement orchestral de mes os,
mes articulations, mal agencés
à force de me dépenser
en tendresses pour taire tes cris

Autour des yeux tu m’as mis du khôl.
Ensuite j’ai rempli
ma capote et mon rôle
surpris de voir, l’homme en moi dressé.

Autour de mon lit tu as tracé
Au safran, cercles et étoiles
Le sort jeté, tout est effacé
Ne me hante plus que ta beauté sculpturale

Autour de moi, tu as brodé ton histoire
Tu as, lentement, posé en mosaïque
Tes mots, ton empreinte, tes regards
Mais ça ne suffit pas, petite alcoolique.

Pour m’avoir, il te faut encore
Retrouver ma confiance, abandonner ton corps
« Les autres nous nuisent » je t’ai dit
Tu as écarquillé les yeux, feignant la surprise

Mais tu sais très bien que le problème
C’est que tu seras toujours aussi prise
Que Jérusalem
Convoitée par tous les côtés
Attaquée par toutes les directions
Ce qui nous laisse pour seule solution
La fuite vers notre île désertée
Terre promise, terre due
Sinon, à jamais, nous sommes perdus

dimanche 18 avril 2010

Bataille Hérotique


Pitié...


Une dernière fois s'enliser
dans ses cheveux qui tombent
comme des soldats, sans vie
Voir ses yeux qui clignent
et ses faux cils...
ses joues rosées de femme enceinte
humer sa bouche qui s'ouvre,
les lèvres peintes,
soufflant des paroles insolentes.

Chant du cygne
sur un champs de bataille
un 30 avril

Pitié...
Pitié,

ses jambes s'entrouvrent
m'invitant a boire.
La langue qui languit d'hydrater
la caverne qui brûle au milieu de perles ivoire
les yeux qui fuient
la langue qui suit
la goute de sueur qui lui serpente
l'échine jusqu'au bas du dos
pour enfin pénétrer les gorges profondes
entre les collines écartées

Pitié
juste y prier,
enfin,
le pardon d'un Dieu stérile.

dimanche 11 avril 2010

Postiche - Anonymous/Anonyma

Tournoyant autour du pot, tournoyant
haletant, mon cœur, dans la moiteur de ton bain
oiseau oisif, décortiquant le commun
Mon cher, les jours deviennent si épuisants
a forcer les poitrines pour y mettre de l'humain
seule contre toi, ma douceur, seule contre le temps

Habité par l'émoi des jours passés, et des lendemains
amoureux bouleversé, et amant bouleversant
sans tes mains au tour de ma taille ondulant
copuler, pire qu'une humiliation, devient.
Oh et puis, hbibou, autant en emporte le vent !
eplorée, je ne le serai qu'à tes pieds, te servant.
Tends les bras, ma douleur; mon épitre touche a sa fin.

vendredi 9 avril 2010

Petit enfant
que j'ai supporté
si bien dans mon cœur

Désir que je couche
culotte sur ton lit
et mes talons a tes pieds

Mon bonheur
que j'ai pu exporter
dans ta valise

Sale lope
doucement je t'enveloppe
de mes lèvres

Tu t'enlises.

Reste
Reste

je tiens a toi...


Je crois.

mercredi 7 avril 2010

Mauvais jeux de maux

JE TE HAIS !

Mon amour, intemporel
comme un verset.
Moi la bête et toi ma belle
les rôles, comme inversés
des lendemains pastels
aux couleurs passées
et les cœurs renversés
au passage.

Moise qui se pointe
son bâton sous le bras
Les yeux clos, les mains jointes
Une prière
Une petite dernière
pour la route.

JE TE HAIS!

Des mots susurrés a l'oreille
Des mots violentés
bouche a bouche en aparté
mélopée prosaïque qui se murmure
comédia del arte
et les masques qui tombent comme des fruits
[murs]

Des pas cadencés
Des chaussures balancées
au visage
Indécence condensée
La musique s'arrête

...

là.

jeudi 25 mars 2010

La passion de G.

Ext. Jour. Ambiance apocalyptique.
Temps orageux. Beaucoup de vent, l'air est saturé de sable. Il fait chaud. Je sors sur le balcon ouvert qui donne sur la chambre a coucher de G.
La tempête faisait déracinait les palmiers, et éparpillait les feuilles mortes, et moins mortes des arbres.
Je lève la tête. Des pages arrachées d'un carnet sont cachées sur le toit du balcon. comme collées au plafond. Manuscrits brulés a moitié. Des textes toujours en feu.
G. me rejoint:
- c'est quoi ça?

- C'est mes textes. Je les ai cachés pour que tu ne saches pas qui je suis vraiment.

Et il me prend dans ses bras.

Les bouts de feuilles commencent a tomber sur nous. La pluie aussi. Des mots, des phrases et des pages entières se détachaient, brulant encore. Les cendres et la poussières m'emplissaient les narines et les poumons. Je suffoque.
Je me blotti dans les bras de G. qui m'embrasse a pleine bouche, et me serre a contre lui a m'en broyer les os de la cage thoracique. Le cœur qui bat. Le paysage qui devient surexposée. Une lumière surréaliste et m'aveugle.


Je me réveille. Crise d'apnée.

Rupture de stock - Liquidation Totale






- Pourquoi tu veux me quitter ?
- je ne te quitte pas, je romps avec toi.
- c'est pareil
- Non.


- Pourquoi tu veux rompre avec moi ?
- Parce que tu fumes maintenant, tu fais des photos, que tu voyages, tu as des amis, et du succès avec les filles.
- ...
- Tu n'as plus besoin de moi.


- C'est qui ?
- qui quoi ?
- Ce bâtard pour lequel tu me quittes...
- Je t'ai déjà dit que je ne te quittais pas.


- Pourquoi tu veux rompre alors ?
- parce que je t'ai trompé.
- Je te pardonne. Pourquoi tu veux rompre avec moi ?
- Je ne t'aime plus.


- Pourquoi tu ne m'aimes plus ?
- ...
- Pourquoi tu ne m'aimes plus ?!
- On aime plus comme on aime. Sans raison. Quand il y'en a une, ce n'est pas de l'amour.


- Pourquoi tu me regardes comme ça ?
- Parce que tu as une crotte aux yeux et une larme au nez.
elle lui tend un pan de sa robe. Il s'essuie avec.
- Si tu restes avec moi, je te promets de ne plus couler des yeux ni saigner du nez.
- Alors je n'aurais plus aucune raison de te regarder.


- C'est donc fini, on se dit A Dieu ?
- Nous sommes a lui et c'est vers lui que nous nous tournons quand nos chemins s'évanouissent dans le flou de l'horizon.
- Je ne t'ai pas connue aussi croyante.
- Je le suis maintenant, parce que je ne t'ai plus.







George, Amedeo, désolée de vous mêler a ça.

dimanche 21 mars 2010

Life

Chambre fermée. Lumière rouge, le bordel sur la table et les idées bien ordonnées. Effluves de pet qui grille dans le cendar.

- Regarde mon ventre, il est vide.
- Il reste de la pizza si tu veux.
- Non, il me faut un homme pour le remplir.

vendredi 19 mars 2010

Le danger nous guette
la paranoïa est une prise de conscience
et la science consentira a nous montrer le chemin
quand on sentira la fin
approcher a pas de loup

l'objectivité causera notre mort
la subjectivité aussi
l'amour, la cigarette, le sida, le désespoir
l'honneur, le mouvement, la sédentarité,
le travail, la guerre, la paix aussi
le sport, les armes, la bouffe, la liberté
la foi,
TOUT
Seule la folie nous sauvera
Si on trouve l'énergie nécessaire pour en ouvrir les portes.
Si on trouve la brèche pour y cacher la déchéance et le peu de raison qu'on peut emporter avec nous dans l'heureux voyage.
La folie nous sauvera
sot vent, la folie.


Le danger est imminent
Le glas de la disgrâce sonne
sauvons ce qui peut être

Sauvons ce qui peut être
nous sauveras
le reste ne mérite pas le déplacement

jeudi 18 mars 2010

La nef des fous: Cuites (part 1)


Amine.

Soirée mémorablement arrosée.

Il court sur la terrasse, se tient la tête entre les mains en pleurant toute l'eau de ses glandes lacrymales et accessoires, comme si l'on avait annoncé la fin du monde au 20h45.
Il crie:
- Mon père ne me pardonnera jamais. Il m'en voudras pour le reste de mes jours... Je ne pourrais plus jamais le voir...
Après quoi, il tomba sur les genoux.

- Amine, ton père comprend très bien. Je viens de l'avoir au téléphone, il a dit...
- Non !! NON ! Tu ne peux pas l'avoir au téléphone mon père !!! Tu sais qui c'est mon père ?? Tu le sais ??
JE SUIS LE FILS DE L'ANGE GABRIEL !
- ...


Amine n'a jamais vu son père. Personne ne l'a jamais vu. On n'a jamais vu l'ange Gabriel non plus.
Ses propos tiennent la route... du paradis.

Once upon a time...

Tu étais eau courante
de mes plus sombres pensées
Tu n'est plus que prière mourante
sur les lèvres d'un moine défoncé

jeudi 11 mars 2010

humph grubmle (humeur de chiottes)


Je ne suis pas assez gracieuse pour être danseuse.
Je n'ai pas une assez belle voix pour être chanteuse,
et pas un assez beau sourire pour être actrice.

Je ne suis pas assez déterminée pour être femme d'affaire.
Pas assez hypocrite pour être une bonne épouse,
Pas assez moche pour être une bonne épouse
et pas assez patiente pour être mère.

Pas assez impudique pour être lap-dancer.
pas assez courageuse pour être dealer.

Je ne suis pas assez curieuse pour être journaliste,
Ni assez manipulatrice pour vendre de la merde.
Je ne vole pas assez haut pour être super héros
et je ne me lève pas assez tôt pour avoir un boulot.

Pas assez organisée pour bosser dans l'évènementiel.
Pas assez créative pour monter des installations.
Pas assez minutieuse pour être maquilleuse

Je ne suis pas immunisée contre la connerie pour faire de la politique
Pas assez diplomate pour être diplomate.
Pas assez rapace pour être avocate
Pas du tout discrète pour être agent secrète

Je ne suis pas assez souple pour faire acrobate
Pas assez douée pour être peintre,
Pas assez insensible pour être photographe
Pas assez inspirée pour être écrivain
je n'ai pas assez lu pour être critique.
et Waa assafah ! la out9inou l3arabia likay ousbi7a moutarjima

Je ne suis Pas assez fine pour faire de l'humour
ni assez sérieuse pour être sérieuse
Pas assez glandeuse pour tenir un surf shop.
Ni assez désespérée pour vendre des cigarettes au détail.

Je ne suis pas assez bavarde pour faire chauffeure de taxi
Je ne suis pas assez indifférente pour être psychologue
Pas assez suicidaire pour être instit'

Pas assez grande pour faire mannequin.
Pas assez sexy pour être secrétaire.

Je ne suis pas assez poilue pour être féministe,
combat mal mené de toute manière.
Je ne suis pas assez engagée pour être militante.
Pas assez concernée par le sort de la planète pour ne pas faire du trafic de fourrures de panda. Et puis a part inspirer les concepteurs de peluches, ça sert a quoi les panda d'abord ?

Pas assez convaincue de mes talents pour en convaincre les gens.

Alors, une question: Comment je pourrais gagner ma vie alors ?
(Surtout que les pandas, y'en a plus beaucoup...)

samedi 20 février 2010

What's the big deal ?

Arrête
arrête toi un instant
reconsidère tes positions

toute cette énergie gaspillée
cette salive, à expier
des pêchés qui n'on sont pas

ensuite viendront vers toi
armée du salut, et conquistadors
attiser la flemme qui te dévore
la conscience
Mais
préférer l'amour au pieux
au pieux amour
n'est en rien un pêché
bon Dieu

la cruauté c'est
créer la pomme
et nous interdire d'y croquer

alors arrête toi un instant
revois tes positions
vérifies juste le poids
et ménage ton dos



G. Lepoint

mercredi 17 février 2010

Demande d'aller mieux

Cher Mr. Dieu;

Je vous prie d'abords d'excuser le caractère effronté mais en rien blasphémateur de ce mail. Si je vous écris, c'est que j'admets votre existence, et le fait que vous soyez le recours suprême pour les causes désepérées, farfelues, et un tantinet urgentes.
Tourner autour du pot me donne le tournis, alors voila:
Je ne veux pas vivre avec ce mal en moi. J'espère vraiment qu'un jour ça ira. Parce que ce déchirement constant, depuis que la blessure a défiguré mon cœur... Je ne sais même pas laquelle, ni a quel moment j'ai commencé a saigner. Mais je ne veux pas passer ma vie avec ce sentiment d'abandon, cette dépendance des autres, des hommes surtout, et cette fatigue constante. J'ai tellement d'énergie, je ne sais pas comment la canaliser, elle finit par m'épuiser.

Je sais que vous êtes capable de grandes choses, comme le big bang, enflammer les foules (au sens propre et figuré), faire voler des gens et lire dans les pensées.
Je vous demande peut être trop de choses. Vous m'avez déja donné la vie, avec le concours de mes parents en une de ces nuits folles qu'ils n'ont surement plus. J'avais rien demandé, mais bon, je vais pas me plaindre, je vous remercie quand même. Maintenant que je suis là, faites que je me sentes bien, en paix avec moi-même, et avec ce frêle corps aux gênants et perpetuels dysfonctionnements. Que je puisse remplir l'honorable mission à laquelle selon toutes vraisemblance vous m'avez destiné: Pérpétuer la race et donner la vie a une autre personne sans la consulter. Et que tout cela se passe dans la bonne humeur et la joie orgasmique.

Dans l'attente impatiente d'une réponse favorable de votre Grandeur, je vous pris d'agréer, Mr. Dieu, de mes prières les plus fiévreuses.


Cordialement.
Votre révoltée et ingrate serviteuse

dimanche 10 janvier 2010

la science sans conscience n'est que ruine de l'âme. la conscience sans science n'est que pur bonheur. Soyons incultes, c'est tellement moins compliqué. comme ça on s'étonne toujours, on découvre sans cesse. ça ne coute rien d'être inculte et ça rapporte beaucoup.
l'inculte, un rien lui suffit. L'inculte est heureux. béatitude. il est bête mais il ne le sait pas. Alors Il est heureux. comme une poule, un poisson rouge, un chat... Mais il est heureux, et vous pas.