vendredi 14 mai 2010

Part - I - du texte sans titre.


- This was one of the best sex I’ve ever had.
- ...and more to come bébé...
Elle avait une drôle de manière de se vendre pour une fille qui le faisait gratis.
Comme si elle avait été en compétition avec les centaines de filles que je me suis envoyées dans ma vie, partout ou je suis allé.

Ou qu’elle avait peur que je ne la rappelle pas.

Pourtant, je voulais juste lui faire un compliment. Pour une fois que j’en faisais...
Pourtant, c’est elle qui me quitta deux semaines plus tard pour un de mes meilleurs amis.


Tout le monde se connaissait dans ce fish bowl, tout le monde était au courant de ses extravagances, comme de ses moindres gestes.

Elle était pétillante, bien roulée, intelligente. Elle buvait 3 fois plus qu’elle n’en était capable, financièrement et physiquement.

Et elle avait plein d’amis, car elle aime bien prendre tous ceux qui la draguent pour ses amis.

Mais d’amis mâles, elle n’en a jamais eu aucun. J’en aurai mis ma main au feu !
Tout le monde savait avec qui elle baisait, combien de fois, comment elle jetait ses amants comme des capotes usagées quelques jours après, au plus tard.

Mais ça n’a jamais empêché personne de lui faire la cour, de vouloir sortir avec elle, en tout cas pas seulement la baiser. Et même que, souvent, on l’a aimé !
Seuls ceux qui n’ont pas réussi à l’avoir la traitent de salope. Et ça, ça..Ça la fait marrer !

Elle avait blottit son corps nu contre le mien, et essayait de fourrer ses pieds dans mes chaussettes.

- Tu as froid ?
- Oui.
- Tu veux des chaussettes ?
- Non.

Désirable et touchante. Elle avait ce quelque chose d’enfantin. Et malgré ses sautes d’humeur, ses caprices, elle pouvait être déterminée quand il y’a de l’espoir, et résignée face aux causes perdues. Et moi, j'étais une cause perdue d'avance.
Elle m’embrassa longuement, comme je détestais qu’elle le fasse. De peur de m’attacher. Puis elle s’endormit, sa tête sur mon épaule.

Je me dégageai aussitôt, tout en sachant que j’allais la serrer contre moi dans mon sommeil. Comme d’habitude.
J’avais toujours eu la désagréable impression qu’elle avait pitié de moi. Ma compagnie l’ennuyait, c’est sûr. Elle me l’a même dit une fois. Un jour que l’on était entrain de baiser, je me suis surpris à lui dire :
- Tell me that you like being with me…
Et elle l’a fait. Elle a sourit. Puis elle me l’a susurré dans l’oreille d’un air suave et doux, de son haleine d’alcoolique. Et ca a été la plus belle vraie fausse déclaration qu’on m’avait faite de toute ma vie.
Si je n’avais pas été con je l’aurais crue sur parole. J’aurais du la croire pendant qu’il était temps. Parce que même quand elle ment, elle a besoin qu’on la croit. Parce que quand on la croit, elle fini par y croire aussi.
Mais j’ai préféré faire le malin, J’ai préféré rater l’occasion inestimable d’être heureux. J’ai raté mon train. Encore une fois. Et elle aime bien me le faire savoir.

Elle a fait de ma fille adoptive sa meilleure amie. Et elle se ramène chez moi, pour voir Maya, avec son nouvel amant, étaler son bonheur factice sur ma terrasse, en fumant des cigarettes de contrebande.
Mais je ne suis pas dupe. Je sais qu’elle s’ennuie avec lui. Il s’en doute aussi. Il répète la même erreur que moi, et de tous ceux qui l’ont connu avant et après moi. Peut être même pendant. A vrai dire, je n’en sais foutrement rien.
Mais lui aussi se méfie, la prend pour le diable. Mais tout ce qu’elle veut, elle, c’est de la tendresse, qu’on s’intéresse a elle. Et quand elle n’en a pas eu pour son compte, elle part la chercher ailleurs.
C’est une gentille fille au fond. C’est juste qu’elle a des problèmes aigus de narcissisme, et que son seul calmant, parce que de remède, il n’y en a pas, c’est l’attention totale d’un homme. Un travail a plein temps.
C’est une fille superbe qui s’est toujours trouvée laide, avant que ses seins ne commencent à pousser. Si un jour elle osait avoir de l’estime pour elle même, sa mère lui faisait savoir que non, qu’elle finirait femme de ménage ou sur le trottoir. Et même qu’elle n’arriverai pas a tapiner, parce que personne ne payerait quoi que ce soit pour coucher avec un thon.
Elle a été quand même forte, mais sa force elle la tient du regard que les autres posent sur elle. Elle a maladivement besoin qu’on l’admire, qu’on la trouve belle, et qu’on le lui montre mille fois par jour. Sinon elle se fane. Elle devient ce monstre de méchanceté que je connais si bien. Ou elle se casse sans crier gare quand elle estime que le jeu ne mérite pas l’effort, et encore moins sa colère, qu’elle dit « saine » la plupart du temps.

Tout cela je l’ai compris trop tard. Mais de toute façon, je n’avais ni l’énergie, ni l’argent pour lui montrer à quel point je tenais à la garder. Je ne sais pas ce que je ressentais pour elle. Je n’ai peut être jamais rien ressenti. Je me garde toujours de ressentir quoi que soit, pour qui que ce soit qui serait plus intense que de la sympathie.
Elle est donc partie avec Greg après avoir fait le tour de nos connaissances en commun. Et Greg, elle va le quitter bientôt aussi. Enfin, elle se lassera bientôt, si ce n’est déjà le cas. J’ai fait l’erreur de le lui dire. Et rien que pour me contrarier, elle le gardera sûrement encore un peu. Ça l’amuse de prouver que j’ai tort.
Ma façon de tout analyser, schématiser, établir des plans d’action et faire des pronostics l’irrite. Elle trouve que je déshumanise les rapports amoureux, quand je ne fais que me protéger. Je limite les dégâts.
Et ce n’est pas elle qui me fera reprendre des antidépresseurs. Le Nodep, c'est fini. Quoique...

Mais de toute façon, il est trop tard.