lundi 3 mai 2010

T’emmener sur une île désertée
L’inspiration me paraissait
Idéale pour repousser
L’urgence de te quitter

Je ne veux pas être un mari honnête
Suffoquant dans ton marécage
Entre tes doigts marionnette
Souffrant au delà du langage

T’es de loin la pire maladie
Grincement orchestral de mes os,
mes articulations, mal agencés
à force de me dépenser
en tendresses pour taire tes cris

Autour des yeux tu m’as mis du khôl.
Ensuite j’ai rempli
ma capote et mon rôle
surpris de voir, l’homme en moi dressé.

Autour de mon lit tu as tracé
Au safran, cercles et étoiles
Le sort jeté, tout est effacé
Ne me hante plus que ta beauté sculpturale

Autour de moi, tu as brodé ton histoire
Tu as, lentement, posé en mosaïque
Tes mots, ton empreinte, tes regards
Mais ça ne suffit pas, petite alcoolique.

Pour m’avoir, il te faut encore
Retrouver ma confiance, abandonner ton corps
« Les autres nous nuisent » je t’ai dit
Tu as écarquillé les yeux, feignant la surprise

Mais tu sais très bien que le problème
C’est que tu seras toujours aussi prise
Que Jérusalem
Convoitée par tous les côtés
Attaquée par toutes les directions
Ce qui nous laisse pour seule solution
La fuite vers notre île désertée
Terre promise, terre due
Sinon, à jamais, nous sommes perdus