mercredi 30 juin 2010

Part III du texte sans titre

- III -



Une heure plus tard, elle n’était toujours pas revenue. Bon.

J’avalai les restes d’une pizza d’il y’a deux jours, avec un peu de ketchup pour le goût et je sortis sur la terrasse. Il faisait beau. L’avantage d’être au chômage, et c’est bien le seul, c’est de pouvoir sortir profiter du soleil sur une terrasse pareille, un jour de semaine. Tous les jours sont pareils quand on ne bosse pas en fait. J’avais envie de m’en griller une.

Trois cigarettes plus tard, la soif me nouait la gorge. Je rentrai le temps de mettre la main sur la moitié d'une bouteille de vin blanc que j’avais caché à Maya. Je jetai un œil dans la chambre. Elle regardait un film. C’est à peine si elle pivota pour voir qui était l’importun.

La semaine dernière a la même heure, elle était allongée par terre, la tête sur les genoux de Maria qui lui faisait de la lecture.

- By the way, Maria was here. I think she wanted to talk to you.

- Ok. Dit-elle en retournant a son film.

- You should call her, and tell her to come...tonight.

- Je l’appellerai demain… Répondit-elle distraitement.

Deux secondes plus tard ; elle avait déjà oublié que j’étais là.

Je sortis sur la terrasse avec la bouteille, et me servis un verre. « You should tell her to come ». Je me sentis pathétique.

La gorge me serrait toujours. Je ne savais plus si c’était la soif ou le soleil qui tapait fort. Je crois que j’ai trop fumé. La bouteille, sans surprises, avait fini dans ma vessie et il fallait que j’évacue. Mission : chiottes. Objectif : Bien viser le trou. La vie est une succession de trous a ne pas rater. J’étais nul à ce jeu là. Le vin m’avait traversé le corps comme de l’eau tiède, sans me rafraîchir ni me griser.

En secouant les dernières gouttes, je me sentis vidé. Vidé ou vide. Vide et seul. Et je n’avais plus de vin.

Je me regardai dans la glace. J’en faisais une de ces têtes. J’ouvris la pharmacie. Fouillais entre les flacons. Petites pilules bleues. Nodep. Voilà. Une ou deux pour la peine. Puisqu’il n’y a plus de vin.

Et si c’était vrai qu’il n’est jamais trop tard ?



Je sortis sur la terrasse, attrapai mon téléphone et composai son numéro.

…Pourvu qu’elle ne réponde pas…

...
...

- Joey ?!